Les Pères de l’Église et les barbares

Marie Chaieb

Les Pères de l’Église et les barbares

Comment penser, accueillir et contrôler l’irruption des « autres » ?

Les barbares sont définis, étymologiquement, comme ceux qui ne parlent pas correctement la langue grecque ni, par extension, le latin. Ils sont le plus souvent extérieurs à l’Empire. Leur caractère d’« étrangers » s’étend donc à leurs modes de vie, leurs traditions, leurs croyances, ainsi qu’à leur organisation politique. À la pluralité de l’origine géographique des barbares, il faut aussi ajouter que leur impact va se modifier au gré même de l’évolution de l’Empire. 

Or la réaction de Rome devant les barbares ne se vit pas dans un face à face binaire ; la présence du christianisme traverse ces relations et la dimension religieuse de la gestion du phénomène est particulièrement intéressante à étudier. Les Pères de l’Église se trouvent ainsi aux premières loges des grandes questions autour de la définition dialectique d’un « nous » et d’un « eux » ou encore de la possibilité de vivre ensemble. Alors que les auteurs chrétiens sont le plus souvent cités à titre d’illustration, ce colloque a voulu prendre le temps de leur donner davantage la parole : qui sont pour eux les barbares ? Partagent-ils toujours les topoï rhétoriques qui en font des sauvages conquérants, mettant en cause jusqu’à l’existence même de Rome ? Les Pères portent en eux le double héritage de la tradition biblique et de la culture gréco-latine. À la lumière de cette double appartenance, comment pensent-ils la loyauté envers l’ordre établi ? Quelle interprétation religieuse donnent-ils des changements géopolitiques ? Quel regard posent-ils sur les frontières mouvantes entre civilisation et barbarie au sein de cette triangulation de relations entre culture païenne, culture barbare, et christianisme : car le « barbare » n’est pas forcément « païen », et les Pères s’inscrivent dans un mouvement, déjà engagé de longue date, de valorisation de la culture de l’autre au service de l’évangélisation.

EAN
9782889592593
Date de parution
13 Mai 2021
Nombre de pages
350 pages
Format
15,2 x23,5
Prix    25,00 €

Marie Chaieb

Marie Chaieb

Enseignante-chercheur en patristique à la faculté de théologie de l’UCLy (Lyon), Marie Chaieb est passionnée par l’émergence des communautés chrétiennes, les enjeux de la littérature patristique, les grandes problématiques du christianisme et de l’histoire des doctrines dans l’antiquité tardive.
Vice-présidente de l’association Caritaspatrum, elle est plus particulièrement chargée de l’organisation des « colloques de patristique et d’Histoire ancienne » qui ont lieu tous les deux ans et qui mettent en œuvre de façon concrète l’interdisciplinarité (Histoire, Littérature, Théologie, Philologie, Archéologie…) à propos d’un thème. Mais l’association organise également une Petite Journée de Patristique chaque année, à Saintes, dédiée à une grande figure de la patristique, remise dans son contexte. C’est dans cette perspective qu’a eu lieu la PJP sur Césaire d’Arles.

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